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 La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]

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Dahal
LOUP RENEGAT
Dahal


• Pseudonyme : MON ENVIE C'EST BALTHIER. Et qu'est c'qu'il est tordu.
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MessageSujet: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyJeu 14 Avr - 17:57



    Pour une fois que Dahal s'accordait une petite pause, il en profita pour faire une virée près de la Banquise Olassion, allez savoir pourquoi... Pourquoi ce lieu froid, gelé, voir.. Frigorifique ! Mais bon, c'était un loup Arctique, alors il s'en moquait - ou presque -. Il déambulait sur la banquise, qui avait fondu par endroit car on était en pleine saison chaude, et évitant du mieux qu'il pouvait les zones où la glace était encore persistante. Cela lui donnait un air de Cabri égaré, qui faisait des bonds au-dessus d'obstacles invisibles, mais il essaya de faire tout cela avec classe. Comme toujours quoi. Mais bon, de part sa stature assez... Imposante, il était difficile de retomber sur le sol avec souplesse et légèreté. En gros, on pourrait pas croire qu'il allait s'envoler à chaque bond, on se demandait plutôt comment ses grosses papattes ne cédaient pas sous une telle masse qui s'écrasait lourdement sur elles. C'est alors qu'il trouva un endroit dégagé, où la glace ne menaçait pas de le faire glisser et de le faire se retrouver dans une situation un peu embarrassante. Quoi que, me direz-vous, il n'y avait personne alentour -enfin, pour le moment j'entends - . Il gratta la terre dépourvue de végétation à plusieurs endroits à cause du gel, mais ses griffes eurent beaucoup de mal à entamer cette couche de terre, qui malgré son exposition au soleil, restait très dure. Il approcha son museau du sol, et huma les effluves qui pouvaient se dégager d'un tel endroit. Il ne sentit rien, aucune odeur spécial, et - et cela le soulagea -, aucune trace du Vaati Camp par ici. Il pouvait donc se reposer tranquillement, sans avoir un môme, ou encore pire qu'un môme, Balthier, pour blablater et lui causer de tout et n'importe quoi, et principalement de choses qui ne l'intéressaient pas. Dahal, le poil toujours négligé, s'assit alors, et c'est là qu'il se rendit compte que le sol était vraiment froid. Mais sa fourrure abondante protégea son popotin du froid, et le soleil qui était haut dans le ciel lui réchauffait la truffe de ses rayons princiers (ohohoh). Il se risqua à fermer les yeux et à lever le museau vers le ciel, essayant de capter au maximum la chaleur qui émanait de l'astre du jour. Il espérait à ce moment-là, que personne ne se trouvait autour pour le voir.
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Kblac
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Kblac


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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyVen 15 Avr - 0:48


Le vent soufflait dans la forêt. Fortement. Les bourrasques de plus en plus violentes faisaient trembler les pins. Soudain, l'une d'entre elles, plus brutale encore que les autres, fit s°abattre un jeune arbre bien trop frêle. Une ombre resta quelques instants interdite, près de ce dit arbre. Elle semblait hésiter, se tâter, l°ombre était comme contrariée. Puis finalement, elle reprit son chemin, l°air déboussolée. C°est alors que, sans élément déclencheur apparent, l°ombre fut forcée de s°arrêter, puis de s°allonger, prise d°un mal de crâne difficilement soutenable. Cela lui arrivait, ces derniers temps, lorsqu°une trop vive montée d°adrénaline la submergeait. Ce n°était pas facile tous les jours que d°être possédée... Même en tant qu°Illuminati.

L°ombre Érudit entra alors dans une sorte de mauvaise transe. Des souvenirs qui ne lui appartenaient pas commençaient à revenir, de plus en plus drus, de plus en plus précis... et alors elle perdait toute notion de la réalité tellement ces souvenirs neufs maîtrisaient tous ses sens. Elle ressentait, non, elle vivait des émotions dont elle n°aurait jamais ne serait-ce qu°imaginé l°existence, plusieurs vies se mêlaient en elle pour venir exploser dans ses muscles qui se fléchissaient, se contorsionnaient. [...]

Quand elle se réveillée, elle était vidée, langoureusement allongée. Elle déplia son corps roulé en boule, et là, elle reconnaissait le simple bonheur que de savoir à nouveau qui elle était. Cela n°avait rien de rationnel. Elle savait, et elle se sentait comme un papillon qui sortait de sa chrysalide car elle était libre, sans plus aucune obscurité pour la retenir. Elle avait l°impression que l°étranger qui était en elle avait perdu, mais paradoxalement, elle n°avait pas le sentiment d°avoir gagné du tout.

Pendant les minutes qui suivirent, pour dissiper ses vertiges et avoir l'impression de se purifier un peu, elle ne pût faire autre chose que de s°élancer dans une course effrénée entre les conifères, tout en contrôlant merveilleusement le rythme de ses battements de coeur. L°ombre furtive glissait sur le sol gelé de la banquise. Elles était rapide, souple, fluide et gracieuse. Le fantôme semblait tournoyer autour d°un point fixe, comme s°il cherchait quelque chose. Une ouverture peut-être, une plante médicinale, ou que sais-je encore. Et soudain, l'ombre s'arrêta. Revint sur ses pas. S'immobilisa.

Un trou dans le sol laissait percevoir l°herbe camouflée par le gel. Un importun avait posé les pieds ici même, sur le tapis de glace ; et il ne devait pas être loin du tout. La louve, qui s°était imaginée seule au monde quelques minutes, n°eut qu°à tendre le cou pour apercevoir, à une dizaine de pas d°elle seulement, une silhouette masculine. Qui plus est, un mâle qui prenait le temps de se délecter des quelques rayons traversant le ciel. Ce n°était pas quelque chose de courant, dans le coin, les gens qui prenaient le temps. Ce n°était plus quelque chose de courant. L°ombre le détailla. Il semblait moelleux, épais et chaleureux. Il semblait tellement en paix... alors qu°elle se sentait comme tout juste rentrée du champ de bataille. Se faisant discrète, elle entreprit de l°imiter, tout en silence, le museau dressé vers l°astre solaire.

Apaisée. Apaisée...
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Dahal
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyVen 15 Avr - 15:14



    Dahal continuait à profiter au maximum des rayons du soleil qui lui étaient offerts à ce moment-là, et il lui semblait que l'astre n'était là que pour lui, tout entier en sa possession, et, fermant les yeux, il s'imaginait qu'il resterait ainsi pour l'éternité, qu'il n'y avait plus aucune conflit, aucune responsabilité, personne pour lui ternir sa journée d'une histoire stupide à raconter. Rien. Personne. A part lui. Et le Soleil. Il trouva là son bonheur, pour lui, s'accorder un temps d'harmonie avec le Soleil était un évènement plutôt rare, et qui lui était précieux, car il était généralement condamné à arpenter des souterrains sombres et humides, devant se cacher à tout prix des loups possédés, et endosser son rôle de Gardien durant la majorité du temps de la journée. Quelquefois, le soir, il s'accordait une petite escapade dans la lumière trompeuse du crépuscule, regardant son astre préféré se coucher derrière les montagnes et aller éclairer un autre monde, un monde inconnue. Peut-être un monde où la souffrance n'existe pas. Mais Dahal en était à se demander si un tel monde pouvait réellement exister. Et surtout, qui l'aurait créé.
    Il se risque une seconde à ouvrir les paupières, mais la lumière intense l'éblouit, et il dût les refermer rapidement, serrant très fort les paupières pour dissiper le "flash" qui s'était imprimé sur sa rétine. Il gratte légèrement ses griffes sur la terre, par pur bonheur, sa queue fouetta légèrement l'air, soulevant une petite gerbe de terre, qui allait s'éparpiller plus loin sur la glace, tâchant ce beau décor immaculé qu'était la banquise. Ces gestes étaient les seuls indicateurs de son bonheur, même en cet instant, Dahal ne s'accorda pas un sourire, même pas les prémices d'un sourire. Son expression, comme à son habitude, resta totalement neutre, alors qu'il était en train de faire une des choses qu'il aimait le plus au monde. Faut dire qu'il n'y avait pas grand chose qu'il affectionnait, alors de petits actes comme celui-ci pouvaient vite prendre de grandes proportions pour lui.
    C'est alors que, le museau toujours pointé vers le ciel, ses narines frémirent, à la rencontre d'une nouvelle odeur, totalement nouvelle, et même - mais il ne s'en rendit compte qu'après une deuxième inspiration -, qui portait un parfum plutôt agréable. Il pensa que c'était son imagination, qui l'amenait au comble de la plénitude. Mais, au bout de quelques secondes, l'odeur ne se dissipant pas, et se faisant plus ténue, il dut se rendre à l'évidence : quelque chose ou quelqu'un venait de troubler cet instant. Il ouvrit difficilement les yeux, baissant la tête pour ne pas être une nouvelle fois aveuglé par la lumière du Soleil. Il secoua la tête très lentement, le temps de reprendre ses esprits. Et c'est alors que ses pattes se firent beaucoup plus raides, on put observer un changement dans son attitude, alors qu'il n'avait fait aucun geste. Alors qu'il était totalement détendu, presque comme une grosse peluche quelques secondes avant, il semblait être maintenant tendu comme un string la corde d'un arc prêt à tirer.
    Après un petit moment, qui pouvait passer pour une réflexion intense vu de l'extérieur, mais qui en fait n'était qu'un gros vide dans l'esprit de Dahal, qui avait du mal à analyser la situation après s'être "complètement laissé aller" ( hm c'est un gros fifou lui quand il se laisse aller. ), le Gardien des Rôdeurs fit pivoter sa tête sur son axe jusqu'à apercevoir celui ou celle qui venait de l'interrompre. C'est alors qu'il la vit. Une louve grise. Une silhouette gracile, un visage qui semblait connaître des secrets à ne jamais dévoiler. Qui semblait avoir tout vu. ( UNE APPARITION *-* x) )
    Cependant, Dahal n'en fit rien. Il garda ses habitudes - parce que c'tait un vrai papi, il ne changeait jamais ses habitudes de vieux ronchon qui s'la pète -, et ne montra aucune expression. Rien. Ni surprise, ni agressivité, ni admiration, ni incompréhension. Rien. Ses yeux reflétaient certainement le néant qui occupait à ce moment-là son esprit. Il la fixa. Ses yeux gris très clair fichés dans ceux de la louve. Non par marque de défi ou d'insolence, mais simplement pour les mettre dès le début sur un même pied d'égalité. Et il attendit. Il aurait pu attendre ainsi des heures, connaissant le petit Dahal, il n'avait pas besoin d'une conversation, c'était bien son genre de rester comme ça, assis, à fixer la même chose pendant des lustres, sans aucun besoin d'explication.
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Kblac
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyVen 15 Avr - 17:14

Les paupières fermées, l°ombre laissée toute chaleur, tout bruit et toute odeur dominer ses sens. Tout ces éléments contribuaient à son apaisement, ils la berçaient, dissimulaient tout sentiment de manque, de faim ou de soif, de préoccupation ou d°inquiétude qui assaillaient continuellement sa conscience. Cette chaleur était un cocon de sécurité, permettant de s°abandonner à la relaxation, en éliminant tout besoin d°interagir avec le monde. Et si quelqu°un venait à déranger cet instant de fusion intense avec cette énergie, elle prendrait certainement cela comme un viol. C°était peut être aussi pour ça qu°elle n°avait pas jugé utile de déranger l°autre présence présente en ces lieux, même si elle devait bien avouer qu°une présence lupine n°était pas pour lui déplaire ; partie en solitaire depuis plusieurs semaines déjà telle une vagabonde, elle avait l°impression de n°avoir plus croisée âme qui vive depuis des siècles interminables. La louve prit une profonde inspiration de chaleur et de parfum, et se détendit encore plus profondément. Lorsqu°elle eut cette sensation irraisonnée qu°une paire d°yeux la fixaient avec insistance.

Comme s°il était impoli de ne pas rendre un regard, elle stoppa net son abreuvation de lumière pour courber son échine ; le mâle moelleux et chaleureux la dévisageait. Le temps qu°elle se plonge dans les yeux de ce qu°elle considérait alors comme son interlocuteur, elle se surprit elle même à être parcouru de frissons ; ce genre de contact était tellement intense, à la fois dérangeant et passionnant, qu°elle n°échangerait cet échange intime reliant deux esprits entre eux contre un simple contact oral d°usage pour rien au monde.

Honnêtement, elle s°attendait à ce que cet individu soit quelqu°un de réellement engageant, à la vue de sa stature qu°elle qualifiait donc comme de « moelleuse », un gentil loup qui venait faire sa gentille ballade et qui tenterait certainement de lui lancer de gentils regards intimidés, et elle, elle l°aurait juste gentiment ignoré. Mais il n°était rien de cela. Il la troublait. Si ce n°était pas entièrement positif, il s°agissait en tout cas de l°antinomie parfaite de l°ignorance. Et à cela, c°était déjà beaucoup. Les loups, et plus généralement tout canidé un brin évolué, avaient cette faculté de tout deviner en une simple odeur. L°identité d°un individu pouvait être révélée simplement en humant l°air. Le verdict concernant le mâle intrigant était sans appel : Les Rôdeurs.

Alors il était un Rôdeur. Cette confrérie laissait souvent de glace la jeune louve lorsqu°on l°énoncée en sa présence. Une troupe admirable. C°était l°unique argument qu°elle partageait lorsqu°on lui demandé ce qu°elle en pensait. C°étaient des soldats, ni plus, ni moins, qui tentaient d°accomplir une mission. Mais l°ombre avait du mal à trouver quelconque dignité ou crédibilité en cette mission ; elle était vaine, et leur soldat ici présent allait très certainement périr des crocs du Vaati Camp, voir de Vaati lui même. Car ces loups du Vaati Camp étaient parvenus à s'élever au dessus du simple stade de Loup; ils étaient désormais bien plus que ça. En cela, de simples loups arctiques étaient inéluctablement désavantagés... et de beaucoup.

Des détectives maladroits, voilà l°image qu°elle avait des membres de cette « confrérie ».

Elle souhaitait seulement qu°il ait bien rejoint ce clan par choix.

« Leur haine les aveugles et vous, vous ne vous encombrez de rien, vous ôtez simplement la vie, et vous soufrez pendant qu°ils vous contrôlent. Vous avez pitié de leurs âmes quand les Dieux eux-mêmes ne la ressentent pas. Ils veulent la miséricorde en vous tranchant la gorge, vous ne souhaitez que libérer la populace en reproduisant vous même cette miséricorde. Même quand les Dieux eux-mêmes ne le font pas. », voilà ce qu°étaient les divagations d° une Illuminati. Et maintenant, place à la scène où l°Intriguant inconnu prend ses pattes à son cou.
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyVen 15 Avr - 18:09



    Il n'y eut pas un instant dans cet intense échange de regards durant lequel Dahal se perdit, durant lequel il laissa divaguer sa pensée, c'est comme si regarder cette louve et sonder ses yeux obnubilaient toute son énergie et qu'il ne pouvait rien faire d'autre en même temps. Ses muscles étaient toujours autant contractés, et même s'il commençait à avoir des crampes, il ne les sentit pas tout de suite. C'était un échange tellement étrange. Il ne pensait pas que l'inconnue soutiendrait son regard aussi fortement, et que cela créerait comme un lien entre eux, qu'il pourrait être dangereux de trancher.
    C'est lorsqu'elle prit la parole que Dahal retomba dans son état ordinaire, ne la quittant pourtant pas des yeux, mais toutes ses sensations revinrent soudain d'un seul et même élan, qui lui fit presque mal tellement ça paraissait violent. L'odeur qu'il avait maintenant appris à cerner et qui était pour lui caractéristique de la louve lui emplit les narines en même temps que l'air frais et pur de la banquise qui fond au soleil. Le seul bruissement des arbres sous l'effet des rafales de vent qui balayait le paysage et qui venait briser ce silence mystérieux lui écorcha presque les oreilles - ou du moins ce fut la sensation qu'il eut -, juste avant que la voix hypnotique de la Solitaire qui se tenait en face de lui ne lui parvienne. Le froid qui s'était insinué profondément dans le sol lui revint en mémoire lorsqu'il lui procura quelques frissons sous les pattes et au postérieur. Sa lange était pâteuse, et il fit quelques mouvements de mâchoire histoire de vérifier qu'elle était toujours bien accrochée, tous ses crocs bien alignés et à leur place respective. Mais le plus difficile fut sûrement cette douleur que l'on subit lorsque nos muscles se détendent après un effort trop prolongé, une douleur intense, mais furtive. Qui abandonna donc Dahal au bout de quelques secondes, simplement le temps que son interlocutrice finisse sa phrase... Pour le moins déroutante.

    Le Gardien resta de marbre devant cette phrase qui sonnait comme une malédiction, comme une sentence irrévocable qui était maintenant suspendue au-dessus de sa pauvre petite tête. Peut-être paraissait-il digne, car son visage n'avait pas vraiment pris d'autre expression, mais on pouvait certainement lire dans ses yeux une sorte d'incompréhension. Pas de la peur, mais sûrement quelque crainte, engendrée par la présence de quelqu'un qui semblait différent, difficile à cerner, et avec qui on ne savait pas vraiment comment réagir. Vous me direz, Dahal n'était pas vraiment du genre à avoir des réactions de folie, que ce soit de la joie ou de la tristesse, son regard et son visage restaient toujours les mêmes. Mais à cet instant précis, il ne sut pas vraiment ce qu'il devait faire, il hésita. On sentit planer le doute.
    En vérité, s'il n'avait pas fui, c'est parce qu'il n'avait pas compris un traître mot de ce que venait de lui débiter la louve. Premièrement, il avait loupé le début de la tirade, ce qui ne l'aide pas vraiment à comprendre la suite. Et deuxièmement, il ignorait encore que la louve était une Illuminati, une Erudit qui plus est, et surtout qu'elle parlait là du Vaati Camp et des Rôdeurs, soit de lui-même.
    Il continua à la regarder. Sa queue s'agita derrière lui, comme toute à l'heure lorsqu'il captait les rayons du soleil, mais cette fois-ci ce n'était pas pour la même raison. C'était plutôt parce qu'il ne savait pas quoi faire. C'était un de ces rares moments où il avait l'impression de se retrouver en cage, alors qu'il avait tout le loisir de partir, ou même alors qu'il avait certainement toutes ses chances contre la louve si celle-ci se montrait agressive. Toutes les possibilités de fuite qu'il envisageait semblaient vouées à l'échec, il avait l'impression qu'il en reviendrait toujours à cette louve.

    C'est alors qu'il risqua un détournement de regard. Non, il ne le voulait pas, non, il n'aurait pas dû faire ça, il savait que ça allait ruiner son côté "j'suis trop un ouf j'te regarde dans les yeux pendant une demie heure", mais c'était incontrôlable. Il la détailla, il ne sut pas combien de temps cela dura, mais il déporta son regard de haut en bas, et exécuta deux allers-retours. Elle l'avait certainement vu. Car ça ne pouvait pas passer inaperçu. Mais il avait besoin, à ce moment précis, de savoir qui il avait en face de lui, et même s'il ne pouvait voir son âme, il savait déjà à peu près ce qu'elle valait physiquement, car il avait appris à évaluer la force de ses adversaires avant de se jeter dans la bataille. Bien entendu, elle restait un mystère pour Dahal, mais il avait besoin de se rassurer en se faisant des illusions, en se laissant croire qu'il la connaissait après ce coup d'oeil sur son physique. Il était perdu.
    Et comme il se dit qu'elle méritait bien, au moins une maigre réponse pour tout ce qu'elle venait de dire, et que peut-être cela la ferait revenir à des choses plus "sensées" ( aux yeux de Dahal ), il lui répondit, avec son ton habituel de gros loup ténébreux quifaitvachementtroppeur :

    « Heu... Ouais. »

    Ah bah ouais, c'est Dahal hein, vous vous attendiez pas à un exposé de 38 pages exposant sa thèse sur ce qu'elle venait de dire quand même ?
    Cette fois-ci, tout décontenancé qu'il était, il espérait ne pas avoir trop pris un air de niais. Mais bon, entre la niaiserie et le ridicule... Dans les deux cas, c'était pas trop ça.
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyVen 15 Avr - 21:54


Il ne disait rien, mais il semblait tout de même répondre à sa tentative d°approche. En brisant l°échange de regard qui les aura liés de longues secondes ; ils n°étaient plus unis dans leur solitude. Il la regardait. Elle ne voyait pas d°yeux, mais il la regardait comme si il avait le monde entier en face de lui, comme s°il y avait un enjeu à ça. Un calcul. Il sembla tout à coup qu°il avait prit une décision. Ses yeux lorgnaient la silhouette de l°ombre, et cela la dérangeait. Était-il en train d°imaginer ce qu°elle pouvait devenir s°il souhaitait avoir une quelconque emprise sur elle, malgré lui ? Comme s°il devait se passer quelque chose, comme s°il ne pouvait y avoir d°autre solution pour lui. Elle pensait à ce qu°il serait en mesure de faire d°elle. En un coup de croc, en un coup de patte. Patte, qui devait faire la taille de sa tête à elle. La louve eut le réflexe irréfléchi d°esquisser un sourire sardonique à l°idée qu°il puisse se sentir supérieur.

Elle se demandait quel était son verdict à lui, après l°avoir détaillée d°une manière aussi appuyée et peu discrète. La louve n°eut pas à l°examiner à son tour ; il était évident qu°il avait le dessus. Il était évident aussi que son visage à lui seul suffisait. Elle ne pouvait détourner son regard du visage de l°inconnu. Et quoiqu°il décida au sujet de son pauvre sort, c°aurait été un honneur pour Nebt Het, que d°être considérée avec autant d°attention par un tel spécimen. Lorsque...

« Heu... Ouais. », dit il. Il y avait une certaine maladresse dans sa voix. Ca serait mentir que d°affirmer qu°il ne venait pas à l°instant de prendre l°Illuminati au dépourvu... qui l°aurait cru ?

« N°essayez pas d°en discuter avec moi. Vous savez bien que c°est la vérité. », voilà ce que la réponse du mâle aurait pu signifier. Signification hautement plus rhétorique, à l°inverse d°un simple « Ouais ». Mais si seulement c°aurait été ça. Non, ça n°avait pas été un « Ouais » d°affirmation, mais tout simplement une note grave lâchée dans un soupir, sortie de la truffe d°un individu qui ne se sentait concerné en rien. La louve ressentit soudain une sensation profonde de désespoir, comme si elle était impliquée en quelque manière dans la vie du loup, comme si son sort pouvait dépendre d°elle. La sensation qu°il venait de tout gâcher, mais gâcher quoi au juste ? En tout cas, il avait sut prendre l°ombre par surprise... et elle s°en mordit les lèvres. Car au fond, il représentait la nonchalance qu°elle aurait toujours aimée détenir. Il avait d°un seul coup l°air si facile, d°être tout simplement libre de l°incertitude et des craintes, en ayant un bloc de glace autour du coeur.

« Eh bien, je ne dis jamais au revoir. », c°est la phrase que le fantôme lança. Elle plana dans l°air. Une... deux... trois secondes. Puis elle se redressa, et fila en direction du mâle d°un pas dansant, jusqu°à le dépasser. Et son ventre était alors un capharnaüm ; Elle mourrait d°envie de lui dire au revoir.
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptySam 16 Avr - 9:26


    Après l'avoir détaillée, Dahal avait recommencé à la fixer dans les yeux, comme s'il souhaitait la transpercer, mais pas de manière à lui faire mal, simplement pour la connaître un peu plus, réussir à l'atteindre, car elle semblait tellement inaccessible. Pas comme ces loups dont on devinait au premier regard, au premier son de voix qui ils étaient, des gamins apeurés, des brutes sans idéaux ou autres genres d'individus. Mais il n'avait jamais croisé de louve telle que celle qu'il avait à présent sous les yeux. Elle sembla réfléchir à ce qu'il venait de "dire", ce qu'il venait de lâcher ainsi, sans réfléchir, car il savait que même s'il avait réfléchi, rien ne serait sorti de plus approprié à la situation. Il savait très bien qu'il n'avait pas les moyens de discuter avec elle. Et elle dégageait une telle aura, qu'il n'aurait certainement même pas osé la contredire sur un sujet dont il comprenait à peine le sens, une phrase dont il ne cerna même pas l'engagement.
    Elle semblait surprise, comme si son esprit avait fléchi quelques secondes, des secondes très courtes qui semblèrent défiler plus rapidement qu'à la normale. Dahal n'eut pas le temps de penser à quoi que ce soit, il détecta simplement une certaine "appréhension" chez la louve quant à sa réponse.


    « Eh bien, je ne dis jamais au revoir. »

    Ce n'est pas exactement ce à quoi il s'attendait. Quoi qu'il ne s'attendait pas à grand chose, il ne pouvait prévoir ce qu'elle allait faire ou dire, elle l'avait déjà assez surpris dès qu'elle avait ouvert la gueule. C'est alors que son "au revoir" sonna comme un "adieu" aux oreilles de Dahal. Je crois qu'il ne fit même pas attention aux premiers mots de sa phrase, seuls restèrent les deux derniers qui résonnèrent longuement à ses tympans. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait même pas s'il devait dire quelque chose, ce qu'il devait faire à ce moment précis, ce qu'elle attendait de lui. Car il lui semblait qu'elle savait tout ce qu'elle faisait, tout ce qui s'était passé, et qu'elle savait même tout ce qui allait se passer à partir de cet instant.

    Mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps, car il la vit s'élancer vers lui. Avec une démarche si aérienne qu'on aurait dit un fantôme, un esprit venu lui dire quelque chose, une prophétie. Une âme en déroute qui avait un message pour lui, ou simplement pour ce monde. Elle semblait à ce moment-là irréelle. Mais lorsqu'il sentit l'air qu'elle déplaça à son passage, et qui lui effleura les poils, il réalisa qu'elle était bien là, que cet instant avait existé, qu'elle avait vraiment dit ça. Alors, il vit quelque chose qui lui appartenait, à lui, partir en même temps qu'elle. Comme si un des mystères de son existence lui échappait, et que c'était cette inconnue qui lui aspirait et l'emportait là où il ne la retrouverait certainement jamais. Alors il voulait, il devait faire quelque chose pour la retenir. Mais Dahal n'est pas du genre à sortir une phrase ultra percutante. Alors il dit simplement :

    « Dahal. »

    Il énonça son nom distinctement, et avec un ton assez élevé, histoire qu'elle l'entende, il voulait s'en assurer. Mais il n'osa pas la suivre du regard, il fixait l'endroit où elle se tenait seulement l'instant d'avant. Il ne voulait pas se retourner, il ne voulait pas se rendre compte qu'elle n'était déjà plus là, il voulait penser qu'elle l'avait entendu. Mais il ne fut pas assez courageux pour regarder. Et alors, il murmura, comme pour lui-même :

    « C'est mon nom. Dahal. »

    Et il continua à fixer le même point, comme si il y était accroche. Il attendait que le souffle du vent lui amène une réponse, ou bien le silence...
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptySam 16 Avr - 17:33

« Dahal. »

Bang. L°appellation confiée venait d°être tirée entre les deux yeux de l°Ombre, ou dans le milieu de la poitrine, ce genre de tir n°était jamais très fiable de toute façons. Mais la louve aima son nom. Il lui convenait.

Rares étaient les problèmes rencontrés que Neb Het ne parvenait pas à comprendre. C°était sa malédiction, en quelque sorte. Parce que lorsqu°on comprend, alors l°on peut facilement analyser, et ensuite, on ne peut plus se permettre de faire quelque chose de stupide. Mais cette fois ci, elle ne pouvait pas comprendre comment un loup qui ne semblait se soucier de quelqu°un ou de quelque chose pouvait avoir eut une réaction aussi... passionnée ? Car il donnait l°impression que ce nom délibérément partagé signifiait certainement bien plus pour lui qu°une déclaration d°amour fleurie elle même. Ou peut être était-ce juste ce que la louve argentée voulait bien s'imaginer.

Son mélange d°amertume et d°invulnérabilité était donc un casse tête qu°elle souhaitait résoudre, car la possibilité qu°elle puisse faire quelque chose de stupide la contrariée. « Je ne veux plus vous parler car j°ai peur de ce que je pourrais dire. », avait elle envie de lui confier à son tour. Mais elle n°avait pas son cran.

Seulement, elle eut le cran de revenir sur ses pas. Et l°un des principes de cette voyageuse était de ne jamais revenir, au grand jamais, sur ses pas. C°était comme un défi personnel, car c°était triste, de revenir sur ses pas. Il n°y avait plus de nouveauté, plus de découverte, étant donné que l°on avait déjà tout vu. C°était ce qu°elle pensait. Mais aujourd°hui, l°ombre revenait sur ses pas car beaucoup trop de choses lui avaient échappées...

Elle se détendit à l°instant où elle commença à se déplacer. La tension dans son corps était beaucoup plus facile, mais elle n°avait pas disparu. Et la louve se surprit à le regarder. La fluidité de son regard, les callosités rugueuses de son visage de soldat. Le corps de Nebt Het ne répondait plus aux commandes de son esprit avant que la pensée ne s°oppose à ses mouvements. Flux et reflux. Parfois, il semblait que la vie n°était qu°un flux, et un reflux. Le seul débit d°un fleuve puissant rendait son voyage jusqu°à la mer hautement plus majestueux. Un grand cycle prospère, échec, réussite, destruction... le tout dans un cercle parfait. Jusqu°à ce que quelqu°un vienne jeter ce qui semblait n°être qu°un grain de sable dans cette roue de la vie tourbillonnante. Mais tout ce que l°on croyait être s°en retrouve alors chamboulé.

Dahal. Ce nom, elle ne savait pas quoi en faire. Tous ses mécanismes de défense, habilement développés précisément pour ce genre de situation ne travaillaient plus ; et elle ne savait pas pourquoi. Elle ne savait rien de lui – car un nom lui paraissait bien dérisoire à la vue d°un tel personnage, mais elle avait un intérêt tel pour lui qu°elle avait prit la peine de « jouer » avec lui en feintant un adieu ; elle n°en était pas fière, on est rarement fier de nos premières fois. Mais elle était heureuse, heureuse qu°il ait répondu positivement à sa feinte. Lui il ne savait pas jouer, mais elle eut la certitude que pour cette raison, ce loup était décidément beaucoup plus adroit qu°elle.

Leur rencontre n°était pas qu°une rencontre furtive. Elle le supposait. Deux personnes qui s°étaient battu d°une manière différente dans une même bataille et face aux mêmes démons ne pouvaient emprunter qu°un chemin identique. C°était nécessaire et naturel, et c°était la raison du pourquoi la louve était prête à rester. Peut être que c°était pour cela qu°elle était restée.

Alors, elle lui dit: « Je suis une Illuminati. », comme s°il s°agissait d°un argument censé lui faire regretter son offrande. Il y avait certaines portes qu°il était préférable de laisser fermés, certains mots qu°il valait mieux laisser sous silence. « Et je veux vous venir en aide, Dahal. » Et si elle le faisait, que pouvait elle faire pour lui?

En regardant par dessus son épaule, elle l°étudia , mais elle ne voyait toujours pas pourquoi il avait accepté d°entrer dans ce qui était une lamentable provocation typiquement féminine. Elle l°avait traité avec sarcasme en espérant le déstabiliser, mais il semblait à l°abri de cette réaction qui ne l°avait pas atteint.

Et c°est ainsi que deux êtres radicalement différents se sont rencontrés.
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyDim 17 Avr - 10:14


    Il attendait une réponse, venant d’elle ou bien du vent. Il était pourtant maintenant en paix, et il ne savait pas pourquoi, comme si toute l’attraction qu’elle avait eue sur lui avait cessé, comme si elle était trop loin pour que son champ d’action agisse sur Dahal. Il attendait, reprenant ses habitudes de guerrier froid, que rien n’atteignait. Parce qu’en quelques instants, il se résolut à ce qu’il ne la revoit plus jamais, qu’elle ne fasse partie que de son passé, qu’il l’oublierait, et qu’elle ne serait pour lui plus qu’une rencontre, non pas insignifiante, mais intrigante, et qui ne valait pas la peine qu’on y revienne. Comme tout ce qui pouvait être du passé.
    Mais en quelques pas, qui semblèrent lui coûter cher, l’Illuminati entra à nouveau dans son présent à lui, elle revint tout chambouler, comme déplaçant l’ordre des choses. Ces simples pas qu’elle faisait à reculons, semblaient pour lui comme le film de sa vie qu’on lui repassait à l’envers. Mais en vérité, en revenant vers lui, elle était déjà en train d’écrire un nouveau futur, dont elle avait été maître pendant quelques instants. Elle aurait pu choisir de partir, et ne faire partie que d’un passé confus, vite oublié. Mais elle est revenue sur ses pas, et c’était signe qu’elle ne souhaitait pas en rester là. Dans tous les cas, c’est certainement ce que Dahal souhaitait, ou en tout cas, avait souhaité. Car il voulait qu’elle reste, mais il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas ce qu’il allait maintenant pouvoir lui dire pour justifier une soudaine attache pour cette inconnue, qui était entré dans sa vie il y avait seulement quelques minutes. Ou quelques heures ? Il ne savait plus réellement combien de temps cela faisait qu’il traînait sur cette banquise. Peut-être était-il même en train de faillir à son devoir de Gardien. Mais peu importait, le temps n’était pas à l’ordre du moment, il n’était rien, celui qui régissait toujours l’ordre du monde, invariablement, semblait à présent détaché de ce qui se passait. Puisque ce qui n’aurait jamais du se passer se fit : Elle revint vers lui.
    Elle le regarda, il n’en fit rien, car c’est ce qu’il avait lui-même fait un peu plus tôt. Il continua à laisser son regard ancré dans ses yeux, même si elle ne le lui rendait pas. C’était là qu’il lui semblait en apprendre le plus sur elle. Car à nouveau, il ressentait le besoin d’en savoir plus, comme si elle lui était revenue encore plus mystérieuse, encore plus indéchiffrable, plus imprévisible. C’est alors qu’elle lui annonça qu’elle était une Illuminati. Il accueillit cette réponse froidement, comme il avait accueilli leur rencontre, sans expression, cela ne lui faisait rien. Et ce qu’il en savait à présent plus ? Non. Cela ne lui suffisait pas, elle aurait bien pu être du Vaati Camp qu’il s’en fichait presque ( enfin peut-être pas à ce point quand même ), mais il se sentait dans l’obligation de percer son secret.


    « Et je veux vous venir en aide, Dahal. »

    Ces mots le firent directement redescendre sur terre. Il secoua la tête, brutalement, et son regard se fit moins insistant. Il restait planté dans ses yeux, mais ne semblait pas vouloir aller plus loin, creuser plus profond ne semblait plus être primordial pour lui. Il revint soudainement à la réalité, allez savoir pourquoi. Lui, Dahal, celui qui méprisait n’importe quelle louve, qui n’intéressait à personne, et qui n’en avait strictement rien à faire de ce que pouvaient penser les autres, était rentré pendant quelques instants dans la bulle envoûtante de la louve. Mais il se rendit soudain compte qu’il ne pouvait pas dignement se laisser emporter. Il en crevait d’envie. Mais il ne le devait pas. C’était certainement une sensation qu’il adorait, comme la caresse du soleil sur son pelage, mais il devait s’en défaire. Il ne pouvait pas en devenir dépendant. Il avait peur, d’en devenir dépendant. Et que cette femelle, cette Illuminati, lui propose de lui venir en aide, toucha profondément la nature de Dahal, sa nature qu’il avait refoulée pendant tous ces instants précieux. Il ne voulait pas de l’aide de quelqu’un, il n’en avait pas besoin. Non. Il était quelqu’un qui restait seul, qui se suffisait à lui-même.
    D’instinct, il répondit :

    « Je n’ai pas besoin d’aide. »

    Mais il le prononça d’un trait, ce qui rendit plutôt une confusion de mots, mais c’était compréhensible. Elle devait avoir compris, il le fallait, car il ne voulait absolument pas le répéter. Il avait déjà trop l’impression de se mentir à lui-même. Il aurait aimé rajouter « Je n’ai pas besoin d’aide, mais j’aimerai me faire du mal rien que pour que tu me viennes en aide. » Mais, il pensait trop bien se connaître pour croire qu’il pouvait réellement penser ça. Il était certainement sous l’emprise d’un « sort » qu’elle lui avait jeté et qui l’aveuglait complètement. En prononçant ses mots, il eut peur qu’elle tente une nouvelle fois de partir, et cette fois-ci pour de bon. Car il venait de refuser une de ses avances, en quelque sorte. Que dire alors pour lui donner envie de rester ? Car même s’il se rendait compte qu’elle avait une influence étrange sur lui, Dahal ne voulait en aucun cas qu’elle parte maintenant, elle était encore trop mystérieuse, et chaque seconde qu’il passait avec elle semblait la complexifier encore plus. Mais c’est justement ce qu’il aimait. Il ne savait pas si cela allait réellement changer quelque chose, la faire rester, ou la faire fuir, mais il rajouta :

    « Je ne veux pas d’aide. »

    Alors qu’il avait réellement envie qu’elle reste. Qu’elle l’aide. A quoi ? Il ne savait pas. Mais tous les prétextes sont bons… ~
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyDim 17 Avr - 18:01

« Je n°ai pas besoin d°aide... Je ne veux pas d°aide. »

La seule réaction qu°elle eut fut le mouvement de ses grands yeux gris parcourant le corps du loup. Confuse, hésitante, elle ne put que lever à nouveau son regard à la recherche de celui du mâle de la confrérie. Jamais quelqu°un n°avait pu le soutenir d°une telle manière auparavant, et elle ne put qu°éprouver de la compassion en le regardant au plus profond de ses yeux remplis d°antipathie. Le revirement de situation qui s°en suit, provoqua un tout autre état d°esprit chez elle, dans un silence intérieur entrecoupé de brèves pensées désagréables. Mais il y avait quelque chose, dans le ton de sa voix, dans une main tendue presque imperceptiblement vers elle, qui lui faisait penser que cette réponse n°était pas une agression, qu°elle pouvait le croire vraiment.

Soudain, elle se redressa pour observer le mâle sans plus montrer la moindre trace d'émotion, si ce n'est de l'irritation. Il avait l'air étrangement sûr de lui. Retrouvant enfin son assurance légendaire, son cœur, aussi enfouit soit-il, lui avait soufflé ces paroles.


« Je suis... vraiment impressionnée. Et cette conviction vous vient sûrement du ciel ? Pardonnez moi, c'était assez indélicat de ma part... Les érudits d'aujourd'hui n'ont plus aucune éducation... », elle avait prit un ton sincèrement désolé, mais, sa phrase contenait aussi une pincée d°ironie. Elle laissa planer ses paroles, une étincelle de mystère brillait dans son regard plus noir encore qu'une nuit sans lune. Ses oreilles s'agitèrent lorsque des oiseaux s'envolèrent mais ce fut le seul mouvement que son corps laissa transparaître.

Elle parut quelques instants à nouveau déconcertée. Ses yeux accusateurs sans réelle raison étaient posés sur lui. Sa réponse prenait décidément la louve au dépourvu. Penser au refus qu°il venait de lui soumettre aurait peut être dû lui serrer le coeur, lui faire regretter quelques unes de ses paroles, quelques uns de ses actes peut être... mais rien du tout. Sa certitude de pouvoir, et de devoir le protéger était devenue aveu d°impuissance. Le contraste qui s°était immiscé entre leurs deux êtres fissurés, et leur antinomie grandissante lors de chacun de leurs échanges la fascinaient. Elle était sincèrement intéressée par lui, préoccupée par lui. Son ignorance de lui s°était changée en un désir inexprimable d°en apprendre plus ; il était devenu son St Graal personnel. Comme dans l°un de ces livres qu°elle avait lu une fois... Symbolique et ésotérique. C°était tout à fait ça.

Ce n°était généralement pas un état dans lequel la dame d°argent se laissait sombrer. Mais après des mois de solitude et de voyage interminables, elle laissait ses émotions prendre le dessus, et son esprit s°extasiait de se noyer dans une telle vague d°émotion. Dahal ne devait certainement pas vivre cette rencontre de la même manière ; lui s°était rendu en ces lieux pour se perdre quelques temps avant de retourner auprès des siens, tandis qu°elle s°était rendu ici dans l°espoir de trouver âme qui vive capable de lui faire à nouveau ressentir cette euphorie silencieuse si caractéristique des rencontres. Les rayons d'un soleil naissant vinrent délicatement effleurer leurs visages. La louve prit une inspiration, lente, maîtrisée. Elle se tenait dans la lumière, et l°éclat du soleil vint dessiner comme les contours d°une cape suspendu aux épaules du loup, fuyant élégamment autour de sa stature digne et insondable. Un sourire se dessina une seconde sur les lèvres de la louve d°argent.

Mais l°ombre ne s°était jamais sentit aussi rejetée de toute sa vie. Ca paraissait assez fort, dit comme ça. Mais depuis qu°elle avait rejoint les Illuminatis, ils avaient toujours fait de leur possible pour lui faciliter la vie. Elle n°avait jamais eut à ressentir cette impression d°avoir quelque chose à prouver ; ses facilités en tant que l°une d°entre eux l°avaient toujours avantagées sans qu°elle ait à faire ou ressentir le moindre effort. Lors de son périple, elle n°avait non plus jamais éprouvée le besoin d°être concernée par l°avis ~ la vie de qui que ce soit. A vrai dire, en partant des territoires Illuminatis, crocs saillants et muscles roulants, laissant derrière elle tout ce qui pouvait compter, la louve avait mit du temps à accepter l`étreinte de la solitude, qui s`était refermée sur elle dès son départ. Un sentiment soudain d`abandon. Était-ce parce que son voyage touchait à sa fin, et que la jeune louve saturée de cet isolement pesant ? Parce que ce loup avait réellement quelque chose de différent ? Ou simplement une question d°hormones ?

Non, cette dernière hypothèse était clairement à exclure. Physiquement, Dahal la terrorisée. Elle fuyait tout ce qui avait un quelconque lien avec la guerre, les batailles, les tactiques ; la mort. Et cet imposant personnage représentait tout naturellement ce qu°elle détestait le plus au monde. Le type de personnage desquels elle avait eut à se protéger, à combattre. Il représentait aussi tout ce que Nebt Het ne serait jamais. Que cherchait elle donc à prouver en se comportant ainsi ?

Sondant son esprit troublé, Nebt Het put imaginer et visualiser tout ce que la rôdeur avait traversé jusqu°à maintenant. La louve semblait comprendre sa nature, mais elle n°en était nullement effrayée. Nebt Het s°accroupit près de lui, tout en gardant une certaine distance, autant pour se respecter elle que pour le respecter lui. Elle poussa un soupir désabusé, mais un nouveau sourire suivit cette courte déclaration. Elle fut attendrit par les battements de coeur du mâle. La Dame Grise s°était approchée de lui, et elle le regardait comme si elle n°avait jamais rien vécut d°aussi touchant de toute sa vie.
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyDim 17 Avr - 19:37

    « Je suis... vraiment impressionnée. Et cette conviction vous vient sûrement du ciel ? Pardonnez moi, c'était assez indélicat de ma part... Les érudits d'aujourd'hui n'ont plus aucune éducation... »

    Dahal écouta sans broncher les paroles de la louve, ce qui semblait être des remontrances. Il ne dit rien, la fixant toujours, cherchant un regard auquel se raccrocher, qui pourrait contredire ses reproches envers lui. Il ne dit rien, car il savait que quoi qu'il dirait, il ne dirait pas ce qu'il fallait. Ce qu'il voulait qu'elle entende. Mais il ne savait justement pas ce qu'elle voulait entendre, ce qu'il voulait lui dire, il était perdu. Alors il écouta simplement, soutenant son regard accusateur qui semblait vouloir lui faire regretter ses paroles, ce qu'il venait de dire, le refus qu'il venait de lui soumettre.
    Il tenta de réprimer le soupir qu'il voulait lâcher, parce qu'il ne savait plus réellement où il en était, où il souhaitait aller, où elle essayait de l'amener, du moins si elle contrôlait quelque chose. Parce qu'elle était peut-être dans la même situation que lui, à ne pas savoir ce qui se passait actuellement, ce qu'il fallait dire, ne pas dire, faire, ou ne pas faire, qu'est ce qui vaudrait le mieux ?
    Il avait maintenant appris à connaître son visage, il lui semblait qu'il en connaissait chaque recoin comme si il la connaissait depuis toujours. Il était certain qu'il aurait pu se le représenter les yeux fermés, sans oublier aucun détail, même la lueur de son regard, à la foix doux et intransigeant. C'est pourquoi, il vit presque tous ses changements d'état s'imprimer sur son visage, l'incompréhension, le doute, mais aussi l'agacement. Tout ceci en moins de quelques minutes, il ne comprit pas ce qu'elle ressentait au fond d'elle, mais au moins il sut qu'elle était elle aussi plongée dans le doute, qu'il n'était pas perdu, seul au milieu de cette banquise, qu'elle ne maîtrisait pas le jeu plus que lui, qu'il n'était pas qu'un pion. Qu'à ce jeu-là, ils étaient tous les deux novices, et pleins de questions.
    Combien de temps cela faisait-il qu'il ne s'était pas retrouvé dans cette situation ? Devant une quasi-inconnue qui le laissait pantois, qui lui interdisait tout mouvement, toute réaction, tout ce qu'il faisait semblait déjà prévu. Mais tout ce qu'il faisait n'était pas forcément souhaitable, ne coïncidait pas forcément avec ce qu'il fallait faire pour arriver au bout du jeu, pour atteindre l'objectif. A l'issue de cette rencontre, seul l'un des deux pourrait atteindre le but ultime et gagner le jeu. Sauf s'ils avançaient tous les deux, et qu'ils s'épaulaient pour arriver jusqu'au bout. Plus facilement, plus rapidement. Il avait besoin d'elle, même s'il venait de lui dire le contraire, il voulait de son aide, il voulait avancer avec elle. La devancer ne l'intéressait pas, il voulait marcher à son rythme.
    Il n'avait toujours rien répondu, et il était décidé à ne plus rien dire, car plus il en disait, plus il s'enfonçait, plus elle semblait s'éloigner de lui, psychiquement. Mais c'est lorsqu'il en vint à penser cela qu'il la vit s'approcher un peu plus de lui, cette fois-ci physiquement, oui, c'était bel et bien son corps qui se mouvait vers lui. Il la regarda du coin de l'oeil, toujours avec une expression neutre, mais si on avait vraiment fait attention, on aurait pu voir un vrai contentement sur son visage, presque un petit sourire "charmeur". Elle ne s'approcha pas trop près, et peut-être était-ce mieux comme ça, mais il avait tout de même l'impression qu'un flux de chaleur s'était déplacé avec elle, et qu'il avait moins froid qu'il y avait 10 secondes. Il vit un petit sourire se dessiner sur ses babines, et cela lui réchauffa le coeur, et peut-être entendit-elle les battements de celui-ci s'amplifier et leur cadence s'accélérer. Maintenant qu'elle était proche de lui, il se rendit compte à quel point elle était plus petite que lui, car de loin, elle semblait tellement imposante qu'elle semblait dominer n'importe qui. Mais c'est alors qu'il se rendit compte à quel point elle semblait fragile. Si l'on oubliait son regard empreint de sagesse et de confiance. Maintenant qu'il la sentait près d'elle et qu'il se rendit compte qu'il la dominait de plus d'une tête, il devait baisser la tête pour la regarder. Il n'osa pas esquisser un sourire, pas maintenant, pas tout de suite, il ne se sentait pas encore prêt. Il tendit le cou pour approcher sa truffe du front de l'Illuminati et huma l'air, inspirant son parfum. Celui qu'il avait respiré un peu plus tôt, lorsqu'il le découvrait pour la première fois. Il voulait un contact. Il voulait se sentir rassuré. Il effleura le bout de son oreille avec son museau, mais se retira rapidement, ne voulant pas... Paraître trop insistant. Peut-être se méprenait-il sur ce qu'elle voulait.
    Mais à nouveau, il se sentait entraîné dans le tourbillon qu'elle engendrait autour d'elle, il ne pouvait s'en défaire, et n'essaya même pas. Il lui semblait qu'elle l'avait à nouveau envoûté.......
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyDim 17 Avr - 23:33

L°influence que Dahal avait sur elle ne devrait pas exister. Ses yeux la transpercèrent à nouveau de leur éclat irréel, la fière sauvageonne se retrouva brusquement toute étourdie de ce nouvel électrochoc. Son premier réflexe fut celui d'hérisser son échine dans le plus parfait des silences. Comme transit, la louve n'osait plus bouger, seule sa queue balayait le sol dans un rythme régulier, avec une profonde souplesse. Mais indubitablement, elle était toujours fidèle à elle même : Sa tête haute, son regard planté dans celui de Dahal sans flancher, elle ne cillait pas, montée sur ses quatre pattes, et ce petit sourire au coin des lèvres qui indiquait qu'elle était à l'aise.

Cette situation était étonnante, incohérente. A vrai dire, la louve d°argent était certaine qu°aucuns inconnus jamais n°avaient osés se présenter d°une manière aussi ... viscérale. L°une de ces rencontres qui marquent ceux qui ne peuvent se lier sans se détruire.

Nebt Het était intriguée par le comportement du loup à ses côtés. N°importe quel membre d°une meute avait un certain poids reposant sur ses épaules ; d°autant plus que la louve avait l°intime conviction que ce Dahal occupait très certainement un rang important dans sa meute. Une telle carrure imposait le respect. De tels yeux ne pouvaient pas appartenir à un simple bêta... il avait un vécu. Pourtant, il n°avait l°air inquiet de rien. Depuis combien de temps étaient-ils là, tous les deux ? La Dame Grise n°avait plus la notion du temps. Elle n°en avait que faire, du temps, en tant que nomade. Mais et lui ? En vérité, elle avait l°impression d°être aux côtés d°un fier solitaire. C°était l°impression qu°il donnait. A jamais seul maître de son destin et de son emploie du temps, à jamais seul sur le chemin, à jamais seul...Rien ni personne ne pouvait dompter l°indomptable fougue qui habitait ceux qui choisissaient de faire du monde tout entier leur propre territoire et d°écrire leur destinée. La liberté ? Il valait mieux la vivre comme un défi, un encouragement à créer une signification soi-même, à la choisir, à vivre une vie toute de magnificence, grandiose et mouvementée, suffisamment brillante pour être son propre sens. Solitaire ou noble combattant dans une confrérie, la vie et la liberté ne s°apprenaient pas, elles se vivaient. Et il les connaissait. C°était le genre de pensées qui dansaient dans ses rêveries, lorsqu°elle jaugeait ce mâle. Et c°était bien la première chose qui l°avait atteinte, lors de leur rencontre, qui remontait à pas si longtemps que cela... et pourtant.

C°est dans cet instant d°intense réflexion qu°elle se dit que finalement, sa vie n°avait pas tellement changé depuis la fin de son apprentissage. Elle connaissait bien la liberté pour la détenir. Mais elle ne connaissait rien de la vie. Et l°un n°allait jamais sans l°autre. De toutes façons, elle n°avait jamais envisagée d°avenir pour elle. Elle s°était tellement préparé à mourir lors de la fameuse rafle du Vaati Camp qui emporta les siens qu°être encore vivante aujourd°hui était presque incongru. Sa vie était devenu un objet encombrant dont elle ne savait pas quoi faire. Mais sans ça, elle ne serait certainement pas en train de se battre pour atteindre son but, elle ne chercherait pas à changer ce système qui l°entourait et qui dans sa complexité l°avait poussée à effectuer ces efforts là. Et elle se dit que peut être, c°était aussi son cas à Lui.

Parfois, des gestes valaient mieux que des paroles. Elle accepta celui de Dahal avec bonheur et curiosité. Son regard s'illumina d'une flamme incandescente, les muscles de tout son corps frémirent au contact du mâle. Doucement, presque hésitante, elle frotta le bout de son museau contre l°échine du loup, presque imperceptiblement. Humant la chaude fourrure du mâle, qui était agréable. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait ça. Mais elle ne réfléchissait pas, elle avait été attirée par la douce chaleur de son corps. Elle ne quitta pas le ciel de ses yeux de fauve. Une façons pour elle de se délecter du moment présent sans trop s°affirmer, juste en partageant son intérêt pour l°autre avec Lui. Le silence respectueux de ces terres était en harmonie avec ce moment. Rares étaient ceux qui s°étaient risqués à lire en elle, rares étaient ceux qui avaient su la comprendre.

La louve d°argent laissa alors son regard se balader sur toute la contrée avec mélancolie. Elle retenait presque son souffle.

Quand, après une courte réflexion, elle se redressa et s°avança de quelques pas, droite, énigmatique. Et elle pointa son museau au ciel, observant le soleil finir sa route derrière les rochers. Courbant l°échine, elle se retourna vers le Rôdeur. Lui signifiant qu°il se faisait tard, qu°il était peut être dangereux pour lui de trop s°attarder ici. Sa meute avait peut être besoin de lui, là bas, quelque part. Non pas qu°elle souhaitait mettre fin à leur... intriguant flirt. Loin de là ! Elle laissa d°ailleurs échapper un léger grondement désapprobateur, pour qu°il en soit lui même persuadé. Quelle étrange entitée... C°était elle qui lui proposé de quitter ces lieux, et pourtant, elle venait de lui sous-entendre qu°elle en serait attristée ?

Incompréhensible...
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyLun 18 Avr - 16:12

    Il savoura le contact timide et quasi imaginé, car il restait furtif et timide, que la louve engendra entre leurs deux corps. Ce contact qui semblait presque réprimé par la louve, qu'elle seblait vouloir contrôler lui plut plus qu'un autre. Car il savait que n'importe quelle autre louve aurait certainement tout de suite sauté le pas, se serait senti en confiance, et aurait voulu des caresses plus affirmées, des contacts qui en disaient plus longs. Mais la différence, c'est qu'entre Dahal et l'Illuminati, la relation et le lien se faisaient surtout par le regard, et il en disait plus long que n'importe quel geste, n'importe quelle parole. Dès les premiers instants de leur rencontre, leurs regards s'étaient croisés, et depuis, ils étaient le support de leur échange permanent, c'est ainsi qu'ils se comprenaient, qu'ils s'accordaient, ou se contredisaient. Comme on dit : "La parole est d'argent, mais le silence est d'or." Et dans ce cas-là, le regard était la plus belle des pierres précieuses, le plus grand des trésors.
    Il sentit un frisson lui parcourir l'échine lorsqu'il sentit le museau de l'Erudit le toucher, un frisson de bonheur, même de plaisir si l'on peut dire. Il essayait de ne pas détacher les yeux des siens, de peur de briser à nouveau ce lien à présent plus fort qui les tenait unis. Puis, elle se leva, s'éloigna de lui de quelques pas. Durant ce temps, il la couva d'un regard que l'on pourrait qualifier de paternel, mais qui était aussi inquiet. Il ne voulait pas qu'elle lui échappe du regard une seule seconde, de peur qu'elle ne file comme le vent, et qu'elle soit à jamais inatteignable à nouveau. Il ne se lassait pas de la voir se mouvoir dans ce monde étrange qui tournait autour d'eux et qui semblait être focalisé sur eux, elle ne paraissait pas en accord avec ce monde, plutôt au-dessus, comme si sa place n'était pas ici et qu'elle attendait un signal pour pouvoir retrouver son vrai univers. Mais en attendait, Dahal fut heureux qu'elle ait atteri près de lui, dans ce monde-ci, malgré son imperfection grandissante et alarmante, avec ces loups possédés et immortels qui y semaient la terreur.

    En pensant à cette situation de l'île qui le fit retourner à la réalité, il se surprit à s'inquiéter du sort de la louve. Certes, elle avait vécu tout ce temps, depuis sa naissance certainement, ou tout du moins depuis la naissance du Vaati Camp, à l'ombre du danger qu'il représentait. Mais Dahal avait à présent le sentiment qu'elle ne survivrait pas, qu'elle risquait d'y succomber, qu'elle était peut-être trop faible pour rester seule. Mais derrière ces illusions qu'il se faisait car il se voulait indispensable pour elle, il savait très bien qu'elle n'avait absolument besoin de personne, et il l'avait su dès la première fois qu'il la vit, dans ses yeux, sa prestance, et l'aura qu'elle dégageait. Il s'inquiéta de la laisser à nouveau seule dans ce monde de terreur et d'effroi, il s'en voulait presque de devoir la laisser un jour, comme si elle avait toujours été sous sa responsabilité à lui. C'était la première fois qu'il se souciait du sort de quelqu'un. Et cela l'effraya. Mais l'excita en même temps, il avait l'impression qu'on lui donnait un nouveau challenge, un défi à relever.

    Elle se leva et sembla fixer le soleil qui declinait à l'horizon, marquant la fin d'une nouvelle journée, qui allait faire partie du passé dans seulement quelques maigres heures à présent. Leur rencontre ne serait plus que le passé, seule leur mémoire pourra encore en rendre compte et sera leur seule possibilité de la revivre. L'entendant gronder après l'astre qui se couchait, Dahal comprit que l'arrivée du crépuscule ne lui faisait pas plus plaisir à elle. Mais en même temps, elle lui signalait qu'il était temps pour eux de se quitter, de se rendre leur liberté respective. Il se leva lentement, comme un prince qui était resté assis sur son trône trop longtemps et avait besoin de se dégourdir les jambes en contemplant son royaume soumis. Il ne prit même pas la peine de remettre à leur place ses poils ébouriffés qui lui donnaient un air de sauvageon et s'approcha doucement de la louve, la tête haute, d'un air fier. Il essaya de faire le moins de bruit possible en approchant, mais c'était sans compter sur ses grosses pattes lourdes qui martelaient le sol à chacun de ses pas. Il était sûr que la discrétion n'avait jamais été son fort. Lorsqu'il arriva à la hauteur de la louve argentée, il chercha ses yeux et son regard, souhaitant qu'elle le lui rende encore une fois. Puis, il tourna ses yeux gris vers le soleil rougissant, et d'un air grave, d'une voix rauque qui semblait ne pas avoir été utilisée depuis trop longtemps, il lui dit :

    "Pourrais-je au moins connaître ton nom ?"

    En effet, durant tout cet échange, elle ne lui avait jamais dit son nom, alors qu'il avait utilisé le sien pour la faire rester auprès de lui. Et maintenant qu'il savait leur séparation proche, il voulait au moins repartir avec "quelque chose à se mettre sous la dent". En d'autres termes, il voulait mettre un nom sur celle à qui il penserait encore certainement pendant un bon moment, même s'il s'obligerait à ne pas regarder en arrière. Il attendit sagement la réponse, restant debout, la dominant très largement de part sa taille presque trop importante.
    Il ne l'avait pas vouvoyée alors qu'elle-même l'avait fait lorsqu'elle lui avait parlé, mais Dahal, toujours dans son souci de se mettre au même niveau que ses interlocuteurs, n'avait pas l'habitude de les vouvoyer. Et par réflexe, ou par volonté, il n'avait pas changé ses habitudes. Cela ne montrait aucunement qu'il se sentait supérieur, ni qu'il ne la respectait pas. C'était un peu comme tout ce que faisait Dahal lorsqu'on aurait pu le prendre pour un insolent, c'était simplement sa nature, sa spontanéité.

    Puis, chose rare chez le Gardien, il enchaîna avec une deuxième phrase, qu'il dit cette fois-ci d'un ton pensif, comme s'il se parlait à lui-même, qu'il n'attendait pas de réponse.

    "Me diras-tu au revoir cette fois ?"

    Puis, il se tourna vers la louve, lui signifiant que malgré les apparences, il voulait une réponse, qui serait, il l'espérait, positive. Puis, comme si ce semblant de conversation n'était déjà pas un énorme effort et comme un gros présent qu'il lui faisait, il se risqua à un sourire en coin, mais qui essayait d'être discret, Dahal le voulait imperceptible, mais l'Erudit le remarqua certainement.
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Kblac
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyMar 19 Avr - 0:42

Nebt Het ne disait jamais au revoir.

La louve d°argent avait craint toute sa vie le moment où elle finirait par se perdre. Au sens propre, bien sûr. En tant que voyageuse solitaire depuis des années, elle connaissait bien l°art de l°orientation. Mais malgré ça, cette peur ne la quittait jamais. Aujourd°hui, la louve avait faillit à son talent et à sa réputation ; car elle s°était égarée. Elle avait oubliée nombre de ses codes. Elle s°était perdue en Lui. Au sens figuré, oui... Cette perdition n°en était que plus profonde, plus contenue, moins évidente. Mais le résultat était le même ; elle était forcée de se remettre en question. Elle avait perdu ce qu°elle était.

Et qui était Dahal ? Elle s°était posée la question. Pourquoi les évènements de sa journée l°avaient poussés à venir ici, qui il était, sa place dans sa meute, ce qui avait fait qu°il l°avait rappelée, tout à l°heure... un nombre infini de questions inondées sa tête. Et elle n°avait aucune réponse.

A cet instant, elle haïssait ce loup. Parce qu°il allait partir loin d°elle, lui qui était devenu le temps de quelques instants son unique consolation. Elle le haïssait parce qu°il n°avait pas le pouvoir de partir explorer les montagnes avec elle, et qu°il allait bientôt quitter son champ de vision. Elle lui en voulait parce que maintenant qu°elle connaissait ce que l°on ressentait lorsqu°on regardait quelqu°un aussi intensément, cela allait lui manquer. Qu°elle n°était pas certaine de le revoir. Parce qu°elle n°avait pas eut le temps de l°explorer plus que ça... Et elle le haïssait parce qu°elle était incapable de lui demander de rester, comme lui l'avait fait quelques instants auparavant. Parce qu°à cause de lui, elle se détestait...

... et elle n°avait jamais dit au revoir à qui que ce soit, car c°était ce que chaque au revoir lui faisait toujours ressentir... inlassablement.

Mais étrangement, elle avait confiance en lui. Car la confiance était ce qui vous guidait sur les chemins sombres des rêves désespérés, des rêves sombres auxquels vous vous accrochez, ce coup de fouet que vous donnez contre la réalité que vous connaissez si bien. Les rêves... les rêves n'étaient là que pour nous attendrir. Ils paralysent notre instinct, l°humanité idolâtrait les rêves, ils chassaient pour les rêves, tuaient pour les rêves, et voyez ce qu'est devenue aujourd'hui cette humanité. Anéantit. Mais il y a des rêves qui guérissent et des rêves qui vous hantent... et c°était un jeu auquel il était bon de s°abandonner quelques fois.

La douce mélodie du vent s°infiltrant dans les cavités de la banquise semblait se fondre dans l'esprit et les sens de la louve. Ce son produisait sur elle une attraction toute particulière ; au même titre qu°un battement de coeur sensuel, qu°une voix douce et séduisante mais qui, sans être encore à leur hauteur, avait le même impact sur son subconscient que la musique étrange qui semblait se dégager du mâle gris. Quelque chose de sobre, de froid, d°inquiétant aussi. Mais d°intensément envoutant...

Et son esprit était plongé dans l°extase de cette musique qui émanait de lui, elle se noyait dans ces notes au refrain si doux, si adroit, qui emballait ses sens, l'attirant toujours plus auprès de lui avec une invincible attraction. Et là, la louve pouvait se permettre de ne plus ni voir, ni écouter, ni se soucier de quoi que ce soit au delà des nuages. Ce n°était plus le ciel qu°elle désirée, il ne représentait plus qu°un lointain souvenir. Une toute autre lueur chaude et douce avait su la captiver...

Soudain le sang-froid et la voix profonde de l'étrange loup lui envoyèrent des frissons. Ses mots n°avaient aucune importance ; leur signification était au-delà des mots. Peu importe ce qu°il aurait pu lui dire, elle l°aurait cru. C°est ainsi que tendrement, presque amoureusement, la louve vint s°appuyer contre l°épaule du mâle et, en levant son fin museau jusqu°à son oreille, elle souffla dans un murmure:

« Iye ». Iye, c°est le nom qu°elle lui confia à son tour. Permettez-moi de me présenter... et permettez moi de vous mentir. C°est ce qu°elle venait de lui souffler, mais il ne saurait certainement pas lire entre les lignes. Quand bien même, ce loup ne devrait pas le prendre comme une trahison. Car, elle, elle n°était qu°une Illuminatis insignifiante. Personne ne savait qui elle était. A quoi lui servirait son nom? A rien, et c°était la triste vérité... mais, si un jour, qui sait, l°envie de la revoir lui venait, il partirait à sa recherche. A la recherche d°Iye. Et au bout du chemin, il trouverait un vieux sage étrange qui lui affirmerait porter ce nom. Dahal ne comprendrait pas ce quiproquo, mais Nebt Het faisait confiance à son vieil ami Iye ; lui, il saurait le conduire jusqu°à elle. Car lui seul était capable de prophétiser la prochaine destination de la sauvageonne nomade.

" Me diras-tu au revoir, cette fois ? "

Et un petit sourire, qui n'était peut être pas censé être décelé, vint appuyer cette interrogation. La louve eut comme un instant de flottement et, pour toute réponse, elle appuya un sourire à son tour. Lentement. Sûrement. Le plus enchanteur des sourire. Ses yeux plantés dans les siens. Des petites étoiles scintillant entre ses prunelles éclatantes. La brise du vent embrasant son pelage recouvert d°un voile ambré. Le soleil s'abaissant derrière eux dans un silence respectueux...

C°est ainsi que la Dame D°argent lui dit « au revoir »... pour lui, et seulement pour lui...
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Dahal
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MessageSujet: Re: La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ]   La glace, ça glisse. [ Prio' Nebt Het ] EmptyMar 19 Avr - 19:26



    Il attendit, il écouta, voulant à tout prix éviter de louper l'annonce du nom de la louve, car il voulait le garder en tête, l'entendre et le ré-entendre résonner dans ses oreilles, surtout venant de l'Illuminati, il voulait pouvoir garder sa voix ancrée en lui, jusqu'à ce qu'il la revoit. S'il la revoyait un jour. Mais à présent, il savait qu'il était temps de s'en aller, de quitter cette aura protectrice qu'elle semblait développer autour d'elle, dans laquelle il était très facile de se laisser emporter, mais dont il était ardu de se détacher. Leur rencontre était très récente, mais pourtant il se sentait attaché à elle, il y avait un lien entre elle et lui, il se sentait comme tenu en laisse par cette louve, qui, lui semblait-il avait un pouvoir infini sur ses émotions, et sur lui, il le croyait. Quelque chose qui faisait qu'il aurait certainement fait tout ce qu'elle lui aurait demandé. Cette réaction était certainement disproportionnée, et Dahal le savait, car lui-même n'en était que l'objet, ne contrôlait absolument pas ce qui lui arrivait. Il en avait plutôt peur, il s'en voulait de se laisser ainsi traîner, presque soumettre, oui, c'était ça, il se sentait en position de soumission, alors qu'elle n'essayait absolument pas à asseoir son autorité sur le mâle. Mais naturellement, il se mettait en-dessous d'elle, même s'il savait qu'il devait la protéger et qu'elle en avait certainement besoin -ou du moins est-ce ce qu'il voulait se laisser croire -, il se sentait aussi comme un gamin perdu qu'elle avait pris par la main pour l'emmener quelque part. Oui, un enfant naïf et innocent, qui croyait à tout ce qu'on lui disait, surtout quand ce quelqu'un était une louve avec un regard qui en disait tellement long qu'on avait tout de suite envie de la croire, car dans ses yeux, le Monde semblait plus accessible, plus compréhensible. Alors qu'il était certainement beaucoup plus complexe que celui de Dahal.
    En effet, que faisait-il de sa vie ? Il gardait les refuges de la Confrérie, il avait certes des responsabilités, mais ne faisait rien de plus. Un rôle bateau que n'importe qui qui aurait hérité de sa carrure aurait pû remplir. Tandis qu'elle, elle était une Illuminati, un Erudit, intelligente, dévouée au savoir, elle savait lire, elle possédait un savoir qui dépassait certainement la pauvre imagination du Gardien. Il la regarda, se demandant s'il aurait réellement la force de la laisser seule ici, au risque de ne plus la revoir, de ne plus jamais recréer ce lien entre leurs yeux. Il la sentit poser sa tête contre son épaule imposante, qu'il trouvait trop imposante à ce moment-là. Il avait l'impression d'être une grosse brute face à l'Erudit qui semblait si fragile, mais en même temps si forte. Il avait peur de lui faire du mal, car il savait que s'il le voulait, physiquement, il en serait capable. Mais bien sûr, il ne le ferait jamais, jamais il ne poserait une seule patte sur elle, et jamais, il en était certain maintenant, il ne laisserait personne le faire. Personne ne devait plus la toucher, ce Monde ne devra jamais lui faire du mal, et il ne le fera pas tant que Dahal vivrait. En tout cas, c'est ce dont il aurait aimé être persuadé. Mais comment faire, alors qu'ils n'étaient pas du même Monde, et loin de là. Comment faire alors qu'il devait quelque chose aux Rôdeurs, qu'il leur avait fait des promesses, et qu'elle-même était dans une quête perpétuelle d'un savoir qui ne serait jamais accessible au Gardien des Rôdeurs.


    « Iye. »

    Ce nom résonna dans le coeur de Dahal, le fit bondir dans sa poitrine. Il l'avait, il le détenait, comme un trésor qu'il enfouit au plus profond de lui-même, pour que personne ne puisse lui voler. Il ne savait évidemment pas à cet instant-là qu'il se faisait avoir, que malgré tout, elle lui mentait. Et quand il l'apprendrait, il ne comprendrait certainement pas non plus pourquoi elle avait fait ça, il le prendrait certainement comme une trahison. Mais cela le ferait-il renoncer à la retrouver ? On ne pouvait le savoir pour le moment. Car à cet instant, il était déjà noyé dans la mélodie qui résultait de ce nom, mais surtout parce que c'était elle qui le portait, et qu'elle était à présent tout près de lui, il sentait la chaleur de son corps contre celui musculeux de Dahal.
    Elle lui sourit, et son coeur fit un nouveau bond dans sa poitrine, à force il en cru presque qu'il allait le lâcher. Mais non, car elle l'avait pris en étau depuis un moment, et d'autant plus qu'elle se tenait à ses côtés. Elle lui étreignait le coeur, ce qui en devenait presque une souffrance, car l'étau aurait un mal fou à se détacher sans se rouvrir lorsqu'il allait la quitter. Son coeur serait entaillé, déchiqueté à force de s'éloigner d'elle, et les blessures se feraient de plus en plus profondes plus il mettrait de distance entre eux. Que ce soit une distance temporelle ou spaciale. A présent, il devait y aller, car il s'était conditionné à la quitter, et ne pouvait pas rester plus longtemps, au risque de penser qu'il pourrait rester avec elle encore de longs instants. Il la regarda, la dévisagea même , c'en fut presque impoli, mais il voulait imprimer son visage dans sa mémoire. Intensément, il la fixa de longues secondes. Puis il détourna le regard. Il se tourna. Il soupira, un soupir désespéré, découragé, qui semblait vouloir faire sortir un petit bout de son âme, comme s'il voulait léguer ce petit morceau d'âme à la louve avant de partir.

    « Au revoir. »

    Murmura-t'il, trop ému pour le dire plus haut. Ne voulant pas que sa voix tremble. Puis il démarra une marche qui semblait être celle d'une âme en perdition, la queue basse, la tête pendante, mais les yeux toujours fixés face à lui, vers sa destination, quelle qu'elle soit à l'heure actuelle. Car il mit du temps à se remettre les esprits en place.
    Il espéra encore quelques instants qu'elle l'arrête, qu'elle l'oblige à rester, car il savait que si elle le lui demandait, il n'aurait pas le courage de le lui refuser. Et surtout, il n'en aurait aucune envie. Il attendit, il écouta... peut-être.... Mais il était plus probable qu'elle se retirerait elle aussi. Attendant qu'il la retrouve... Un jour.
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