Le chocolat, moi, J'aime ça. (Libre)

Je sortis le museau du poussiereux tas de choses, l'air très fier et la queue bien levée bien haut, un énorme lapin doré, brillant de mille feux et embaumant le chocolat dans la gueule.
J'étérnuais à cause de toute la poussière de la pile de choses, et le lapin effectua un beau vol plané. Je courus aussi vite que possible et parvint à l'attraper au vol.
J'avisais ensuite un loup. Un mâle, grand, noir. Je fouillais ma mémoire bien profond, et arrivai à en extirper son nom : Lamashtu.
Il lorgnait sur mon lapin d'un air envieux. J'en profitais pour me pavaner encore plus.

-Tu as vu, il est beau, hein ? Tu crois qu'il y en a d'autres ?

Je posais mon lapin avec précaution sur le sol, puis ré-enfouissait mon museau dans la poussière et les pierres.

Ce qu'il me dit me fait très plaisir. Et puis, si il le dit, c'est que ça doit être vrai. Je m'enfonce encore un peu plus profondément dans le tas de vieux trucs. Bientôt, seul le bout de ma queue dépasse du monticule poussiereux. Et là, qu'est-ce que je vois ? Encore un lapin !
Pas aussi doré, cette fois, mais tout en chocolat noir. Et qui sent rudement bon.
Je le sors avec délicatesse, et le lèche un peu aussi. Qui a dit que les loups n'aimaient pas le chocolat ? Pas moi, en tout cas.
Je fais un grand sourire a mon aîné, et déclare, l'air joyeux :

-Il y en a plein ! Je suis sûr que tu peux en trouver, toi aussi.

Sur ces mots, en effet, il sort d'une cavité un beau lapin, de chocolat au lait cette fois-ci.
Je n'en ai pas trouvé, de comme ça... Il m'en faut un ! Sans même réfléchir sur le pourquoi de la présence insolite de ces friandises à tous les coins de rue, je repart à l'assaut avec encore plus d'ardeur.

J'étais tout déçu : pas de lapin. Mais je perseverais, evidemment. Avec une petite pause pour réconforter Lamashtu. Parce que C'est mon Ami. Et les Amis, quand ils sont tristes, ils faut les réconforter.

-T'inquietes pas, je suis sûr que tu vas finir par en trouver un !

Et je repartis à la chasse aux lapins, cherchant dans la pile de je-sais-toujours-pas-trop-quoi quelque chose qui avait des grandes oreilles et la couleur du chocolat au lait.

Je trouvais un autre lapin de chocolat noir... Mais a quoi allait-il bein pouvoir me servir ? J'en avais déjà un !

-Mais non, t'es pas nul !

C'est juste moi qui suis trop fort, je pensais en me regorgeant. Mais ça, je ne l'ai pas dit.

-Tiens, si tu veux, je peux te passer celui là, j'en ai déjà un ! Je n'ai presque pas bavé dessus.

Je lui posais devant les pattes, espérant que mon nouvel Ami accepterait mon offrande. Puis, avec obstination, je cherchais, encore et encore, un lapin de chocolat au lait.